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En 1894 était paru, en langue hollandaise, un ouvrage sur les Races de chiens ne faisant pas mention du Berger de Beauce ni d'aucune autre race de berger français, omission qui fut vivement reprochée à son auteur, le comte Henry de Bylandt. Dans l'édition qui fut faite en langue française et qui parut en 1897, cet oubli fut réparé. Les dessins d'une grande qualité technique nous présentait déjà le Berger de Beauce moderne. C'est, à ma connaissance, l'une des plus anciennes représentations du beauceron connue. En 1896, sous l'influence des études du vétérinaire Pierre Mégnin, Membre de l'Académie de Médecine, et des observations de Sauret, avisé conducteur de bestiaux, Emmanuel Boulet, exploitant agricole, organisa, avec l'appui d'Ernest Menaut, Inspecteur Général de l'Agriculture, une réunion de personnalités dans une salle du Marché de la Villette. Une commission fut formée et chargée de déterminer les points les plus rationnels fixant les caractéristiques de deux races de chiens de berger, l'une à poil court, l'autre à poil long. Cette commission comprenait Ernest Menaut, Paul Dechambre, Professeur de Zootechnie à l'Ecole Vétérinaire de Maison Alfort et à l'Ecole d'Agriculture de Grignon, Milne Edwars, Directeur du Museum d'Histoire Naturelle, Emmanuel Boulet et Sevrette, éleveurs, Bertaux, Directeur, et Teyssandier, Vétérinaire au Marché de la Villette, Bénard Brandin, Bizouème, Triboulet, Roussile, agriculteurs possédant des troupeaux de moutons renommés. La commission décida de dénommer les chiens de berger à poil long: Berger de Brie, et Berger de Beauce ceux à poil court. Il n'était nullement question que ces noms de province française indiquent le lieu d'origine de ces deux races, mais seulement de les différencier l'une de l'autre. Du reste, c'est en Brie que l'on rencontrait plus précisément un chien de berger à poil court, battant sans être flottant, que Cornevin qu alifiait de chien de bouvier ou chien de vacher. C'est certainement ce type, amélioré par les premiers éleveurs, Leroux, Leclerc (Sardine, le roi de la coupe d'oreilles), Triboulet, Derossy, Leys, Houlier, Sauret qui, sous la désignation de "Bas-Rouge poil court", obtint des succès dans les premières manifestations canines à partir de 1896. Voici les noms de ces premiers beaucerons qui furent les ancêtres de nos bergers de Beauce actuels: Fido, Bas-Rouge, Bergère, Partons-nous, Camarade, Fripon, Ribotte, Rapide, etc... A la suite de la réunion du Marché de la Villette furent adoptés les premiers standards; quelques mois plus tard le "Club français du chien de Berger" était fondé sous le patronage et la subvention du Ministère de l'Agriculture et sous la présidence d'Emmanuel Boulet. Ses statuts sont publiés dans un bulletin officiel qui, par la suite, devint un journal périodique Le Berger Français et dont les buts principaux sont définis comme suit: encourager par tous les moyens possibles l'amélioration, l'élevage et le dressage de nos races si utiles de chiens de berger français, collaborateurs indispensables de la ferme, en même temps que fidèles gardiens, et récompenser les meilleurs bergers. 1. En organisant des concours de chiens de berger au travail et des expositions. 2. En vulgarisant par la gravure les plus beaux types, en y ajoutant la description de chaque variété afin de faciliter le choix des reproducteurs et de renseigner les éleveurs. 3. En invitant ses adhérents à faire inscrire leurs élèves bien typés au Livre des Origines Français (L.O.F.) afin de faire connaître aux amateurs les chiens de race suivie. 4. En invitant toutes les Sociétés d'Agriculture et les Comices agricoles à récompenser dans leurs assises annuelles les chiens de berger et de bouvier. 5. En récompensant les bergers qui ont accompli le plus d'années de bons et loyaux services chez leurs maîtres ou dans la même exploitation. 6. En engageant les Sociétés d'Agriculture à nommer une commission chargée d'inspecter les bergeries dans leur circonscription et de récompenser les bergers dont les troupeaux seront les mieux soignés et les bergeries les mieux tenues. La description de deux races bergères, le Berger de Brie et le Berger de Beauce, est définie vers la meme epoque par le professeur Cornevin de l'Ecole ' Vétérinaire de Lyon qui, avec l'aide d'Emmanuel Boulet, établit un protocole des différentes caractéristiques et mensurations précisant les points du standard des deux races.Il ne faut pas oublier de citer que vers 1900 apparurent des beaucerons à poil ras. En effet certains éleveurs pour des raisons diverses donnèrent la préférence à des chiens à poil ras et souvent de couleur très foncée, les feux n'apparaissant que très peu ou pas du tout. Des lots assez importants de cette variété furent alors présentés; ce fut du temps perdu pour l'avenir de la race, car, en restant dans le poil primitif, c'est-à-dire court battant, on avait le chien tout indiqué et bien plus pratique pour les travaux auxquels il était destiné. Cette toison faite par la nature protège mieux des intempéries journalières, ce poil battant donne plus de satisfaction que le poil ras, il entretient une certaine fraîcheur de la peau pendant les périodes de chaleur et protège du froid pendant l'hiver. Il fallait rappeler cette tentative car, de nos jours, on retrouve encore certains beaucerons avec un poil ras, souvent très foncé et une tête longue et maigre; on les qualifie de "dobermanisés", mais il est fort probable que ce sont des résurgences des chiens sélectionnés dans ce type à cette époque. De 1914 à 1918, des chiens Berger de Beauce d'un excellent type participèrent avec tout leur courage, toute leur force, au sauvetage des blessés.
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